“69 % des enfants obligés de manger viande ou poisson tous les jours”. Ceci est le résultat de l’analyse de Greenpeace, un “réseau international d’organisations indépendantes qui agissent selon les principes de non-violence pour protéger l’environnement, la biodiversité et promouvoir la paix”. Sur la base de 12 000 contributions dans 3 200 communes de France, Greenpeace a dressé une carte des cantines scolaires de l’Hexagone. Selon l’association qui cherche à “construire un monde durable et équitable”, les efforts ne sont pas suffisants. Alors même que les parlementaires sont sur le point de faire évoluer le projet de loi sur “l’Équilibre des relations commerciales et une alimentation saine et de qualité”, toujours selon Greenpeace, le gouvernement ne fait que reculer sur ce sujet. Penchons-nous de plus près sur ces résultats…
La législation française rappelle que les cantines scolaires sont dans l’obligation de servir au moins huit repas sur vingt incluant de la viande ou du poisson. En réalité, cela laisserait une grande autonomie aux écoles d’organiser des repas végétariens. Aujourd’hui, “seulement 9 % des écoliers peuvent manger végétarien au moins une fois par semaine”, dont 60% sont des écoliers des 6 à 11 ans.
Or, si l’on compare les recommandations de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail), à la consommation de protéines animales de la tranche d’âge des 3-11 ans, on constate que ces derniers consomment près de 2 à 4 fois plus de protéines animales que ce dont il est conseillé.
Déjà en 2016, l’Interbev (l’association interprofessionnelle en charge de la promotion de la viande et du bétail) s’était immiscé dans plus de 30 classes pour présenter à l’aide de “kits pédagogiques”, les “bienfaits” de la viande sur notre organisme, dans le cadre du projet “dynamique du plan de soutien à l’élevage français » impulsé par Manuel Valls en juillet 2015. Cela a valu le lancement d’une pétition recueillant plus de 100 000 signatures, l’Interbev étant accusé de lobbyisme au sein des écoles. Aujourd’hui, les polémiques ne manquent pas de se multiplier au sujet de la consommation de viande, le CIRC (agence de recherche sur le cancer de l’OMS, basé à Lyon) conclut que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18 %.
Au contraire, les villes comme Limoges, Mouans-Sartoux (région Provence-Alpes-Côte d’Azur), Grenoble constituent des modèles concernant la variété des produits biologiques et locaux proposés. Non loin se situerait… Confolens ! En effet, Greenpeace a constaté que le collège Noël-Noël servait régulièrement une repas sans viande ni poisson. Étrangement, le maire de la ville, Jean-Noël Dupré, réfute : « On essaye de proposer des produits bio de temps en temps mais il n’y a jamais de repas végétariens ! » ce que Greenpeace ne manque pas de contester : « Notre carte est basée sur le témoignage de personnes qui s’identifient et n’ont aucun intérêt à donner des informations fausses. Nous avons obtenu 12000 contributions et très peu d’erreurs ont été signalées. » Quoi qu’il en soit, il semblerait que Confolens soit dans une bonne dynamique. Cependant, elle demeure la seule ville à proposer un repas végétarien en Charente.
Merci pour l’info ! Je suis favorable à la réduction des protéines animales dans notre alimentation. Cependant je constate aussi que des enfants dont les familles sont en difficulté financière n’ont pas des repas variés et équilibrés.