L’icône américaine au pull vert et aux lunettes de soleil Stan Lee, le créateur de pléthore de super-héros pour Marvel est décédé le 12 novembre 2018 dans une clinique à Los Angeles en Californie. Retour sur la carrière atypique de ce héros qui a fait rêver les plus jeunes comme les adultes.
Scénariste et éditeur malgré lui
Fils d’un immigré roumain juif, Stan Lee, né “Stanley Lieber”, grandit dans un quartier de Manhattan à New York. Les temps sont durs, la Grande Dépression frappe de plein fouet beaucoup de familles, les plus modestes, dont il fait partie. Il intègre une université du Bronx et multiplie les petits boulots pour subsister. Dès ses 18 ans, il intègre la maison d’édition Timely Comics avec l’appui de son oncle. Le patron du Timely Comics n’est autre qu’un cousin de Lee. Il fréquente des dessinateurs vedettes comme Jack Kirby (à gauche) et Steve Ditko (à droite).
Stan Lee, très passionné par son travail, écrit quant à lui les scripts des personnages, signant par différents noms, laissant à penser que ce sont différents scénaristes qui y sont employés. Très vite, il finit par utiliser le nom de “Stan Lee” car il projetait d’utiliser le nom de « Stanley Martin Lieber pour le grand roman qu [il] n’[a] jamais écrit ». L’ironie de l’histoire le mène à ne devenir ni écrivain ni acteur (si ce n’est ses apparitions, ses “caméos” dans les films Marvel vers la fin de sa vie !), mais rédacteur en chef de Timely, il n’a alors que moins de 20 ans ! Comme DC Comics l’avait initié, il vogue sur la popularité des alliances de super-héros pour créer les premier “super-vengeurs” Marvel, puis naissent par la suite les Quatre Fantastiques. Il faut en revanche garder à l’esprit que Stan Lee n’est pas le “créateur de Marvel”, mais c’est bel et bien Martin Goodman qui en est le fondateur. Stan Lee a révolutionné les bandes-dessinés qui sont dorénavant moins enfantins, touchant un plus large public. Il est le co-créateur de plus de 5000 super-héros tels que Hulk (1962), Thor (1962), X-Men (1963), Avengers (1963). Spider-Man (1962), Iron Man (1963), Docteur Strange (1963) ou Daredevil (1964), et symboliseront l’âge d’or des Comics.
Toutefois, durant les années 70, il abandonne son activité d’écriture des scénarios le déléguant à une nouvelle génération de rédacteurs, préférant communiquer au sujet de Marvel dans les universités et supervisant des séries tels que Spider-Man ou L’Incroyable Hulk. Cependant, le contrat de Stan Lee est modifié pour ne garder que le titre de “producteur exécutif”. Le groupe Marvel est en passe de subir une crise financière jamais égalée. Il peut dorénavant co-écrire pour DC Comics, le concurrent de Marvel, se concentrant sur des personnages comme Batman et Superman ! Il est marié à l’actrice britannique Joan Boocock Lee qui lui donna deux filles mais dont l’une est morte quelques jours après sa naissance. Sa femme mourut l’an dernier et il en demeura profondément affecté. Elle jouait dans les séries Spider-man et Les Quatre Fantastiques des années 90.
Le monde salue le génie de “Stan the Man”
La société POW ! “les Pourvoyeurs de Merveilles” dont Stan-Lee était le co-créateur, avait déclaré peu après son décès que « Stan [Lee] a toujours été catégorique sur le fait qu’il ne voulait pas de grandes funérailles publiques, et sa famille a organisé une cérémonie privée et intime en accord avec ses dernières volontés ». Mais évidemment les acteurs comme Robert Downey Jr (Iron-Man), Hugh Jackman (Wolverine), Chris Evans (Captain America) ou Tom Holland (Spider-Man, le troisième interprète), mais aussi le scénariste Frank Miller, l’acteur de la saga Star Wars, et même les éditions DC Comics et beaucoup encore ont rendu un dernier hommage sur les réseaux sociaux. Voici le message de Mark Ruffalo (Hulk) : “Triste, triste jour. Repose en Pouvoir, oncle Stan. Tu as fait du monde un endroit meilleur à travers le pouvoir de la mythologie moderne et ton amour pour cette entreprise humaine bordélique…Tu nous as permis d’être des extras-humains… Des surhumains même. Je suis profondément honoré d’avoir été une infime partie de la constellation Stan Lee”. Il s’en est immédiatement suivi de la publication de dessins touchants des internautes et des artistes comme nous pouvons les admirer ci-dessous. Ainsi Stan Lee marquera les mémoires, laissant orphelin des milliers de super-héros. Mais les véritables héros ne meurent jamais, demeurant pour toujours dans la mémoire collective. Et “Stan the Man”comme il aimait se nommer, en était bien conscient. C’est de cette manière, optimiste et généreuse qu’il expliquait le sens de ce mot surprenant : « […] que signifie « Excelsior » ? Plus haut et plus loin vers une gloire supérieure. C’est ce que je vous souhaite à chaque fois que je finis de tweeter. Excelsior ! »