Entré en résistance dès l’âge de 17 ans, Jean Lafaurie, originaire de Souillac en Corrèze avait rejoint le maquis Guy Môquet. Il fut arrêté par la GMR (police mobile de réserve de Vichy). Emprisonné à Tulles, Limoges puis à la Centrale d’Eysses pour actes de « terrorisme « -c’est ainsi qu’était qualifiée la résistance- (dirions-nous complotisme aujourd’hui ?).
Le 18 juin 1944, Jean et ses camarades arrivèrent au camp de concentration d’Allach (proche de Dachau) qui comprenait principalement des détenus politiques reconnaissables à la croix rouge sur leur tenue semblable à celle d’un civil et non le costume rayé que l’on imagine. Le trajet dura 52 heures, dans un wagon à bestiaux où s’entassaient 100 personnes privées d’eau, d’air, de nourriture. Suivirent onze mois atroces à travailler 12 heures par jour pour l’usine BMW et à subir des appels interminables par tous les temps.
À sa libération par les américains, en avril 1945, Jean ne pesait plus que 34 kilos.
De retour chez ses parents, sa première joie a été d’aller au bal. Puis il a repris le travail, a fondé une belle famille et a rejoint la communauté des passeurs de mémoire en 1983. Inlassablement, il témoigne ce qu’il a longtemps tu tellement l’horreur des camps était inimaginable.